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News Microsoft et Naval Group inaugurent leur premier serveur sous-marin
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Le premier serveur à être immergé dans l'océan a été mis à l'eau le 5 juin par Microsoft et Naval Group. 
- Projet Natick-Microsoft

Et si l'eau était la meilleure alliée des serveurs ? A priori, le mariage ne va pas de soi. Mais à y regarder de plus près, faire fonctionner des serveurs sous l'eau permettrait d'économiser des précieuses ressources pour les refroidir, tout en étant plus proche des clients potentiels.

Ce raisonnement, c'est celui de nombreux géants informatiques, comme Microsoft. Depuis 2015, l'entreprise de Redmond a lancé  son projet Natick, qui veut mettre au point un serveur sous-marin pour économiser de l'énergie tout en étant facile à mettre en place.

Une conception française

Après  une première phase du projet en 2016, Microsoft a lancé la deuxième phase le 5 juin dernier avec la mise à l'eau de son premier prototype commercial de serveur sous-marin.
Le serveur a été immergé au large des îles des Orcades, en Ecosse, et peut fonctionner théoriquement sans maintenance pendant 5 ans. Pour ce projet cependant, sa durée de vie est fixée à un an avant de faire un bilan avec le français Naval Group (ex-DCNS), partenaire de Microsoft.


L'entreprise française, dont l'Etat détient encore la majorité, et qui fabrique notamment  des sous-marins militaires, a remporté un appel d'offres international en décembre 2016.
L'ensemble de la conception de la structure et le suivi du projet Natick ont été effectués en France, dans les différentes usines du groupe, qui a utilisé à plein ses compétences de sous-marinier et en énergies marines. « Nous avons travaillé de manière extrêmement rapprochée avec Microsoft, afin de comprendre comment fonctionnaire un serveur et quel besoin il pouvait avoir », explique aux « Echos » Béatrice Nicolas-Meunier, « Project Natick Manager » pour Naval Group. 

Un environnement « idéal »

Le serveur est conçu de telle façon qu'il puisse continuer à fonctionner en cas de problème, grâce notamment à des pièces et des structures redondantes. « Nous avons aujourd'hui un environnement stable en température, sans oxygène et sans mouvement. C'est idéal pour augmenter la durée de vie d'un serveur et regarder comment il va se comporter dans le temps », explique Béatrice Nicolas-Meunier.

Dans le détail, l'infrastructure du serveur est pilotée à distance depuis Brest par les équipes de Naval Group. Les ordinateurs eux-mêmes sont gérés à distance par Microsoft, comme n'importe quel serveur. Cerise sur le gâteau pour Naval Group : l'énergie servant à alimenter le projet Natick provient en partie d'un de ses projets d'hydroliennes dans les Orcades, réalisé par sa filiale Naval Energies. Le câble alimentant le serveur sert également à le connecter à Internet.

Vers un avantage pour Microsoft ?

Alors que les utilisations du cloud sont en pleine croissance à travers le monde, le projet Natick pourrait permettre à Microsoft d'avoir une longueur d'avance sur ses concurrents.  Google et  Schneider Electric ont déjà des serveurs sous l'eau, mais dans une mer et un lac. Plus largement, Google, Amazon ou Apple sont engagés dans une course pour construire les serveurs  les plus verts tout en étant les plus efficaces possible.


   
Les serveurs Microsoft ont été insérés dans un tube scellé, fabriqué par Naval Group. - Projet Natick-Microsoft

Cette efficacité rime bien souvent avec proximité, afin de réduire la latence et donner une impression d'immédiateté pour les utilisateurs. Comme le rappelle Microsoft, 50 % de la population mondiale vit à moins de 200 kilomètres des côtes, ce qui donnerait un avantage pour l'entreprise qui parviendra à maîtriser cette technologie.

Microsoft annonce également que les serveurs Natick sont construits à partir de matériaux recyclés et sont entièrement recyclables après usage. Et de fixer un temps de déploiement record : 90 jours, au lieu de 2 années pour un serveur « à terre ».

Naval Group pas assuré de continuer avec Microsoft

Reste maintenant à savoir si cette idée est viable économiquement. Les serveurs immergés sont conçus pour ne consommer que 240 Watts par heure, ce qui devrait représenter un coût moindre comparé à leurs cousins terrestres, mais d'autres facteurs seront à prendre en compte. « Microsoft va s'attacher à regarder le coût complet du dispositif, mais nous savons d'ores et déjà que les idées fusent du côté du board de Microsoft pour l'avenir », explique Béatrice Nicolas-Meunier.

De fait, l'enjeu est majeur pour Naval Group. Si les équipes des deux entreprises se sont bien entendues, l'entreprise française n'est en aucun cas assurée d'être présente pour la prochaine phase du projet, celle de la conquête internationale. Selon la dirigeante, l'avenir du partenariat entre les deux entreprises pourrait être décidé « d'ici quelques semaines ou quelques mois ». 

source : LesEchos

auteur : Etienne Combier


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